Sortir du lot

L’avez-vous remarqué ? Dans certains groupes, certains milieux, les individus qui en revendiquent l’appartenance se ressemblent tous. Habillement similaire, même type d’idées échangées, même genre de musique écoutée, même manière de déambuler, etc. Ces groupes favorisent la ressemblance et présentent une sorte de culture uniforme à laquelle chacun peut s’identifier et dans laquelle chacun peut aisément se fondre.

Appartenir à ce genre de groupe peut réchauffer le cœur dans les galères, peut donner l’impression d’appartenir à une sorte de famille très solidaire sur laquelle compter quelles que soient les circonstances. On se sent frères et/ou sœurs, compagnes ou compagnons de galère ou d’infortune.

Mais en y regardant de plus près, on peut s’apercevoir que ces groupes ou ces milieux ont très peu de tolérance pour les individus qui semblent vouloir sortir du lot. La tête qui dépasse se fera vite taper dessus pour revenir à la bonne hauteur ou sera carrément décapitée. Car se démarquer devient rapidement mal vu et l’individu qui tente de le faire se fait vite sanctionner.

Il faut donc du courage pour sortir du lot, d’autant plus qu’il est nécessaire d’outrepasser les injonctions de son cerveau primitif, celui qui nous encourage à rester avec le groupe pour bénéficier de sa protection.

Mais rester dans le lot, alors que l’on aspire à autre chose que la culture du groupe, peut entrainer de grandes frustrations et l’impression très nette de passer à côté de sa vie. Et pire ! Se maintenir dans le lot peut engendrer chez l’individu une attitude allant à l’encontre de ses propres aspirations. C’est ainsi qu’il.elle se retrouvera à lutter contre toute personne prétendant vouloir à son tour sortir du lot, à essayer de la maintenir à l’intérieur et à l’inciter (tout comme lui ou elle) à suivre les règles du groupe.

Il faut du courage pour sortir du lot et s’inspirer de personnes qui l’ont fait d’une manière ou d’une autre peut être très inspirant. Si certaines personnes l’ont fait, pourquoi pas nous ? Il nous est alors plus facile de trouver l’énergie, l’inspiration, la détermination et l’enthousiasme qui nous seront nécessaires à sortir du lot et peut-être à quitter le groupe pour vivre une vie plus en alignement avec qui nous sommes vraiment.

Car quitter le groupe pour être soi, c’est se donner l’autorisation de vivre sa vie, pleinement en dépassant l’illusion de sécurité proposée par le groupe. C’est devenir libre avec tout ce que cela comporte. La liberté d’avancer vers une destination choisie, la liberté de choisir les personnes avec qui on veut avancer et continuer de grandir, mais c’est aussi accepter les échecs et les déceptions engendrées par nos choix.

Quitter le groupe pour être soi, c’est prendre le volant de la voiture et décider de l’itinéraire. Ce n’est plus être assis sur le siège du passager.

Quitter le groupe pour être soi, c’est vivre, tout simplement.