top of page
Rechercher

Procrastiner

Dernière mise à jour : 18 mars


Le dictionnaire nous renseigne : Procrastiner (verbe transitif du 1er groupe) signifie « reporter à demain ce que l’on peut faire le jour même ». Mais à bien y regarder, la procrastination n’est pas vraiment de reporter de tâche que l’on POURRAIT faire mais que l’on VOUDRAIT faire le jour même.


Concrètement, nous voudrions réaliser une action, là, maintenant, tout de suite mais quelque chose nous en empêche. Comme si une force supérieure nous retenait d’accomplir ce que nous souhaitons. Et au lieu de cela, nous faisons tout un tas d’autres choses nettement moins importantes qui nous occupent et ne nous laissent plus de temps pour réaliser ce que nous avions décidé de faire. Ce qui a pour conséquence, soit de ne jamais réaliser l’action en question (ou alors tellement tard qu’elle ne signifie plus rien), soit de l’effectuer à la toute dernière minute, sous le coup d’une énorme pression que nous nous mettons. Cela peut engendrer une frustration énorme et un gros stress ou alors une sorte de sentiment de victoire parce que ça y est, nous l’avons fait !


Si c’est ce deuxième cas de figure qui se présente à vous et qu’il vous convient parfaitement comme moteur, il n’y a rien à changer. Mais si cette façon d’opérer ne vous satisfait pas, il est important d’identifier les ressorts à activer pour procéder différemment.


Pour certain.e.s la procrastination peut être un moyen de lutte contre une injonction de productivité. Notre monde nous pousse sans cesse à la performance et au rendement et parfois, sans que nous en soyons pleinement conscient.e.s, nous nous distançons de cette injonction en prenant grandement le temps de faire les choses.


A d’autres moments, la procrastination se manifeste car inconsciemment nous avons besoin de prendre du recul et de réfléchir à ce que nous voulons faire. Nous avons une idée géniale mais notre cerveau en alerte nous pousse à la retenue et à l’analyse pour que nous puissions nous assurer que nous ne courrons pas de danger.


Mais la plupart du temps, si nous procrastinons c’est parce que nous sommes victimes de quelques pensées bloquantes qui nous retiennent dans nos actions. Et comme il nous est difficile de nous connecter à ces pensées et à en prendre conscience, nous recourrons à des astuces opérationnelles pour nous forcer à avancer : To-do liste démesurée, fixation d’échéances et de priorités, planification au cordeau, etc. Et malgré tout cela, nous continuons à procrastiner… Ce qui engendre, pour bon nombre d’entre nous, un sentiment de culpabilité, de jugement et d’incompréhension à notre encontre. « Mais c’est dingue, quelle faignasse je fais ! Ce n’est pourtant pas sorcier à réaliser ce truc ! ». Ce qui ne facilite pas notre relation à nous-même et aurait plutôt tendance à entamer notre estime de soi.


Or, nos pensées créent notre réalité. Si nous pensons « ça me broute ce truc ! », ce genre de pensées créera du découragement dans le pire des cas ou du désintérêt dans le meilleur. Mais aucune de ces émotions ne constituera un bon moteur pour avancer. Il convient alors de cultiver des pensées plus à même de nous servir. Par exemple : « Ce n’est pas folichon mais ça me permet d’apprendre plein de choses nouvelles ». Ce type de pensées peut nous permettre de reconnaitre tout à la fois une pénibilité qu’il ne s’agit pas de nier et de nous rendre fier.e.s de pouvoir acquérir de nouvelles compétences et connaissances même dans un contexte qui ne s’y prête pas forcément. Le moteur est ici nettement plus efficace.


Car bien souvent, se rajoute le fait que l’action que nous voulons entreprendre n’engendrera pas de résultat immédiat. Par exemple travailler fort pour un projet qui ne se réalisera que dans plusieurs mois. Ici, nous devons faire face à notre cerveau qui adore les récompenses immédiates. C’est pour cela qu’il nous invitera à scroller sur Instagram ou à regarder des vidéos de chatons, ce qui nous apportera immédiatement une satisfaction de court terme. Et lorsque nous prenons conscience de cette difficulté, nous pouvons délibérément jalonner le chemin à parcourir de petites récompenses et autres gratifications en pensant régulièrement à nous encourager.


Enfin, si ce que nous devons réaliser nous parait vraiment trop grand pour nous, si grand que nous ne savons pas par quel bout le prendre, il est important de nous rappeler ici une citation de Lao Tseu (philosophe chinois fondateur du taoïsme) : « Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas ». En nous lançant dans l’action, en montant la première marche et en nous motivant par des pensées qui nous servent, il devient plus facile de gravir la marche suivante et les suivantes. Agir apporte alors un sentiment de gratification car nous pouvons déjà mesurer que nous avons entrepris un bout du chemin. Et marche après marche, nous pourrons gravir ce grand escalier.


Alors si nous voulons avancer malgré la procrastination qui nous assaille, cultivons des pensées qui nous servent ; des pensées qui nous faciliteront le chemin à parcourir et nous permettront une meilleure connexion à nous-même.

 
 
 

Posts récents

Voir tout

Comentarios


bottom of page