Choisir, c'est renoncer.... vraiment ?

Choisir, c’est renoncer. Voilà une phrase qui m’exaspère. Elle tombe comme un couperet, comme une sanction définitive. On choisit entre deux choses, et on doit renoncer à l’une des deux. C’est binaire. Oui - non. On - off.

Si je veux m’acheter une voiture, je devrai renoncer au vacances l’année prochaine. C’est fromage ou dessert, vanille ou chocolat.

Cette binarité, n’est ni plus ni moins qu’un biais cognitif de notre cerveau. Cette appréciation le rassure en lui donnant l’impression que le monde est simple et maitrisable. On y va ou on n’y va pas, on fait ou on ne fait pas. Facile, n’est-ce pas ?

Mais avant de choisir, il faut sans doute décider de ce que l’on veut vraiment. Veut-on quelque chose parce que ça nous semble normal de l’avoir ou parce qu’elle a une signification particulière pour nous ? Cette chose, fait-elle partie d’un parcours imposé ou d’une aspiration qui nous est propre ? Parce que, lorsque l’on sent que c’est une aspiration, quelque chose qui nous tient vraiment à cœur, quelque chose qui pourrait nous porter loin, notre cerveau va très souvent nous proposer un choix à l’encontre de cette aspiration.

Alors, parce qu’on fait le choix d’être raisonnable et de ne pas suivre son aspiration (parce que c’est une folie, parce que je n’ai pas le premier sou pour réaliser ce projet, parce qu’il faudrait déménager dans un autre pays, etc.) nous sommes condamné.e.s à une vie étriquée. Nous regardons passer nos rêves et nos aspirations en spectateur.trice.s. Et il se dessine alors un petit fond de rancœur contre la vie, de frustration de ne pas être né.e sous la bonne étoile et d’impression de passer un peu (beaucoup) à côté de quelque chose à laquelle nous aurions pourtant dû avoir droit.

Parce que notre cerveau nous dit que ce n’est pas possible, nous n’essayons même pas d’explorer d’autre faisabilités, d’autres alternatives. Nous nous censurons et nous ne nous donnons même pas l’opportunité de penser que l’on pourrait avoir les deux choses que l’on avait opposées jusqu’ici. Vanille et chocolat, fromage et dessert.

C’est là, que nous pouvons mettre notre cerveau « sur le coup ». Car s’il aime les choses bien rangées, il aime aussi les défis. Il peut être extrêmement créatif, s’il est bien sécurisé. Car la sécurité pour lui, c’est important.

Commencez par votre vie de tous les jours, observez-vous par moment dans votre vie quotidienne. Remarquez quand vous opposez une chose et l’autre.

• Pourquoi le faites-vous ?

• Quelles sont vos pensées à leur égard ?

• Comment ces deux choses/idées/concepts pourraient cohabiter ?

Et la question clé pour lui lancer le défi c’est : Et si ?

Et si je pouvais avoir ce job de rêve sans m’expatrier ? Et si je pouvais démarrer mon entreprise sans avoir le premier sou ? Et si je pouvais acheter cette maison qui est une pure folie ? De quoi ça aurait l’air ?

Il est plus que probable qu’au début, votre cerveau vous offre des pensées de (forte) résistance. Surtout si vous vous êtes toujours dit que vous n’étiez pas un.e aventurier.e. Il va aller chercher dans votre passé toutes les preuves nécessaires à vous décourager. Vous vous rappelez, votre cousine Berthe qui s’est fait avoir en achetant sa maison ? Ou votre collègue qui a voulu monter sa boite et qui a fait faillite ?

Mais petit à petit, vous pourrez le rassurer. Je peux commencer mon entreprise sans avoir à lâcher mon job actuel, je peux solliciter un de mes amis agent immobilier pour m’aider dans la recherche d’une maison qui me corresponde à un prix raisonnable, je peux mettre à jour mon CV pour chercher mon job de rêve.

Petit à petit des solutions se dessineront même si elles ne peuvent se réaliser qu’à moyen ou long terme. Et quoi qu’il arrive, même si ce à quoi vous aspirez ne devait pas se réaliser, vous aurez au moins essayé. Vous aurez appris et vous aurez vécu des choses que vous n’auriez pas traversées sans cela. Vous aurez vécu une grande aventure.

Alors, non, choisir ce n’est pas renoncer. C’est se donner l’opportunité de vivre ses rêves, ce à quoi on aspire vraiment. C’est nous permettre d’être aux commandes de notre vie pour la vivre pleinement.