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Je ne vais jamais réussir à tout faire...


A certaines périodes de l’année (voir toute l’année pour certain.e.s d’entre nous), nous avons l’impression que nous avons des quantités de choses importantes à faire et qu’il nous sera impossible de tout réaliser. A cette impression de surcharge vient s’ajouter un sentiment de frustration important, l’impression de perdre le contrôle, que le temps s’accélère alors que nous voudrions pouvoir en avoir plus pour tout réaliser et que, plus ça va, moins ça va. C’est ainsi qu’une sensation de débordement s’installe et que, bien que nous tentions d’écoper courageusement, notre bateau prend l’eau de toute part. Il nous parait alors évident que nous allons bientôt nous noyer. Et cette impression de noyade imminente engendre dans notre corps des tensions importantes et une sécrétion de cortisol élevée qui peuvent se traduire à moyen ou long terme par des ressentis corporels douloureux.


Or, à bien y regarder, cette sensation de débordement ou de noyade est induite par une série de pensées qui ne nous servent pas. Ces pensées sont de l’ordre de « j’ai vraiment beaucoup trop à faire ! », « je ne vais jamais avoir le temps de tout faire ! », « j’ai vraiment trop à faire, je ne sais pas par quel bout commencer… ». Et ce sont ces pensées qui génèrent cette impression de débordement, pas la quantité de choses que nous avons à faire. Il est donc important de déconstruire ces pensées pour nous aider à aller de l’avant plus sereinement. Si nous ne le faisons pas, nous chercherons à résoudre le problème en agissant sur des circonstances extérieures à nous-mêmes. C’est ainsi que nous renoncerons à aller à un spectacle qui nous faisait envie pour « gagner du temps » ce qui, au final ne nous soulagera pas de la frustration, même si nous avons réussi à boucler le dossier que nous devions rendre « à l’arrache ».


Il est donc important de prendre conscience des pensées que nous avons dans ces moments-là. Considérons la pensée « j’ai vraiment beaucoup trop à faire ! ». Remarquez les termes VRAIMENT BEAUCOUP TROP qui renforcent un sentiment dramatique mais totalement subjectif. Car ça veut dire quoi VRAIMENT BEAUCOUP TROP ? Par rapport à quoi ? Par rapport à quel référentiel ? Quelle norme ? qui viendrait dire ce qui est normal et ce qui est beaucoup trop ?

A ce stade, il convient de se poser et de faire une liste de ce que nous pensons « devoir » faire. Car en fait, nous ne sommes obligé.e.s à rien. Si nous décidons de faire telle ou telle chose, c’est parce que nous choisissons les conséquences qu’elles auront. C’est ainsi que je choisis de boucler le dossier sur lequel je travaille pour permettre à mon entreprise de gagner de l’argent et donc de payer ses employé.e.s (dont je fais partie au demeurant). Ensuite, il est important de se poser deux questions : « Dans cette liste de choses, quelles sont celles que je choisis de faire ? Et quelles sont celles auxquelles je renonce en toute connaissance de cause ? » Ainsi nous aurons sur notre liste un nombre raisonnable d’actions que nous aurons choisies de mener après avoir éliminé les autres. Et le fait de choisir nous remet aux commandes de notre existence. Nous ne subissons plus les pressions extérieures et les injonctions au devoir, nous nous réapproprions notre vie et décidons de comment nous voulons la vivre et de ce que nous voulons réaliser.


Considérons cette autre pensée : « je ne vais pas avoir le temps de tout faire ». Nous le savons, il n’y a que 24h dans une journée. Nous sommes toutes et tous logé.e.s à la même enseigne, personne ne bénéficie de plus ou de moins de 24h par jour. Or, le fait de savoir que le temps est une ressource limitée renforce en nous l’impression que nous allons forcément en manquer. Du coup, nous introduisons un biais négatif dans notre appréciation du temps.


Pour le contrer, nous devons reprendre la liste que nous avons établie et nous demander auxquelles des actions que nous avons choisies nous voulons effectivement accorder du temps. Et se demander ensuite si dans le temps imparti nous allons pouvoir les réaliser et comment ? Ici le "comment ?" prend toute son importance. En nous demandant comment nous allons réaliser toutes les choses que nous avons choisies de faire, nous donnons à notre cerveau un défi à relever. Et notre cerveau adore relever les défis. C’est ainsi qu’il pourra nous proposer des solutions auxquelles nous n’aurions pas pu penser si nous étions resté.e.s dans la croyance que le temps allait nous manquer.


Si nous considérons à présent le troisième type de pensée : « je ne sais pas par quel bout commencer… », nous aurons très rapidement l’impression de nous éparpiller, de tout commencer mais de ne rien finir, de ne plus savoir où donner de la tête. Le fait de tout commencer en même temps démontre ici que nous avons du mal à rester concentré.e.s sur une séquence de tâches. Nous avons peut-être l’impression d’être efficaces en faisant du « multitasking » mais il n’en est rien. De multiples études ont démontré que notre cerveau n’aimait pas faire 2 choses en même temps. Quand nous commençons plusieurs tâches en même temps, c’est bien souvent parce que nous avons l’impression de ne pas aller assez vite si nous réalisons les tâches de façon séquentielle.


Or, prendre les choses les unes après les autres est justement la solution nécessaire pour contrer l’éparpillement. Mais cela nous est très difficile notamment lorsque nous avons une très forte impression d’urgence. En reprenant la liste de nos actions et en considérant le temps qui nous est imparti, nous pouvons décider de l’ordre dans lequel nous voulons réaliser les tâches. Et nous devrons nous y tenir malgré toutes les pensées que nous aurons et qui nous inviteront à essayer de tout faire d’un coup. Une astuce consiste d'ailleurs à commencer de façon préférentielle par l’action qui nous « coûte » le plus, ce qui rendra la réalisation des autres beaucoup plus facile par la suite.


Ainsi vous verrez que vous arriverez à (presque) tout faire !

 
 
 

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