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Déception

Le Larousse nous renseigne : La déception est l’état d’une personne déçue, trompée dans son attente. Et lorsque nous allons le net, le site "Dictionnaire" nous informe que la déception est le fait d’être déçu ou de subir une situation inférieure à ses attentes.

De ces deux définitions, il ressort que la déception est liée au fait que quelque chose que nous souhaitions voir se réaliser ne se déroule pas comme nous l’avions prévu, voire ne se réalise pas du tout. Nos espoirs, nos désirs, nos attentes ne se concrétisent pas ou pas comme attendus et nous concevons alors un mélange de frustration, de désillusion et de tristesse que nous ressentons comme une grande déception. La réalité n’est pas à la hauteur de nos espérances.


Si ce sentiment est très humain, nous constatons que la déception s’exerce notamment dans deux dimensions en particulier :

  • La déception relationnelle : une personne sur qui nous comptions n’a pas répondu à nos attentes, voire nous a carrément laissé tombée.e.s,

  • La déception de soi : nous espérions être capable d’accomplir quelque chose et nous avons échoué.


La déception relationnelle laisse souvent beaucoup d’amertume en plus d’un sentiment de trahison. Elle touche au lien humain, à ce qui nous relie à l’autre. En fonction de l’importance que nous portons à ce lien nous pouvons ressentir toute une gamme d’émotions allant de l’insatisfaction à un profond sentiment de blessure et de trahison. La parole attendue ne vient pas, l’aide souhaitée n’est pas apportée, le comportement de l’autre nous est incompréhensible.


La déception relationnelle trouve bien souvent ses sources dans nos attentes vis-à-vis de l’autre, non clairement définies et encore moins clairement communiquées. Pour nous, un certain nombre de choses coulent de source, il est « normal » que l’autre agisse de telle ou telle manière dans telle ou telle situation. Mais nous oublions parfois que ce qui est normal pour nous ne l’est pas forcément pour les autres.


L’attachement relationnelle est aussi un facteur aggravant de la déception. Plus nous sommes dépendant.e.s de l’autre affectivement, plus nous attendons de l’autre qu’il nous donne notre propre valeur. Et plus ce qu’il.elle fera, dira (ou pas d’ailleurs), aura d’impact sur notre vie. Et si la personne n’agit pas comme nous l’espérons, il peut s’ensuivre une importante perte de confiance non seulement vis-à-vis de l’autre mais également vis-à-vis de nous-même.


Alors comment faire ?


Dans un premier temps, il convient de prendre le temps d’accueillir les émotions qui nous traversent et cela peut durer plus ou moins longtemps en fonction de l’importance de la déception ressentie. La déception ici signifie que nous avions des espoirs sincères vis-à-vis de l’autre. Identifier et mettre des mots sur ce qui nous a blessé est également important : ce sont ces gestes ou ces mots ou cette absence de mots ou de gestes qui nous ont atteint.e.s. Il est important de mettre à jour ce qui se joue pour nous dans le cadre de cette déception, cela nous permettra de pouvoir aller plus loin.


Dans un second temps, il est nécessaire de s’interroger sur les attentes que nous avions vis-à-vis de l’autre. Etait-il.elle capable d’y répondre ? N’en attendions-nous pas trop ou trop peu ? Nos attentes n’étaient-elles pas au-delà de la capacité de la personne ? Ce questionnement est aussi l’opportunité de nous demander à nous-même si nos besoins mais aussi nos limites étaient clairement posés. L’autre avait-il.elle les connaissances de ce que nous attentions ? Sinon, comment les communiquerons nous à l’avenir ?


Enfin, c’est aussi l’occasion de s’interroger sur la relation que nous avons à l’autre. Que veut-on faire ? Modifier ce lien ? Le rompre ? Continuer tel quel en exprimant mieux nous attentes ? Quoi qu’il en soit, nous devons décider clairement ce que nous voulons faire et nous devons nous rappeler que nous avons ce pouvoir même si cela implique de prendre des décisions qui nous paraissent difficiles.


La déception personnelle est généralement intense, profonde et tue. Nous nous sommes déçu.e.s et bien souvent, ce n’est pas la première fois. Nous ne sommes pas capables de nous faire confiance parce que nous échouons régulièrement dans nos propres engagements. Nous avons agi d’une façon que nous jugeons inadéquate, nous n’avons pas été la hauteur d’une situation ou de nos attentes, nous nous sommes trahi.e.s parce que nous n’avons pas fait ce que nous nous étions promis de faire. Et le tout peut être couronné par de la culpabilité ou de la honte.


Ici, la déception de soi trouve sa source dans le fait que d’un seul coup nous doutons fortement de nous-même. Nous doutons de nous et par ricochet notre propre estime est grandement diminuée. Notre identité peut se retrouver altérée. Nous pensions être telle ou telle personne et voilà que nous nous découvrons différent.e.s ; nous ne sommes plus sûr.e.s de qui nous sommes vraiment. A l’extrême. il peut s’ensuivre des émotions très violentes allant du dégoût de nous-même à une volonté de nous punir par l’intermédiaire de comportements autodestructeurs.


Alors comment faire ?


Là aussi, il convient d’accueillir les émotions qui nous traversent et tout comme pour la déception relationnelle, cela peut prendre du temps. Plus nous pourrons éprouver de la bienveillance pour nous-même et reconnaitre les difficultés dans lesquelles nous sommes plongé.e.s, plus nous pourrons progresser.


Dans un second temps, il sera important d’identifier ce que nous attendions de nous. Et si cela était raisonnable. Car si nous nous attendions à réaliser un exploit physique alors que nous sommes bâti.e.s comme une allumette, il est très probable que nos attentes étaient démesurées. Faire ce constat peut nous rassurer et nous permettre de nous redéfinir des attentes plus raisonnables.


Cependant, si mes attentes n’avaient rien de démesurées et qu’apparemment rien ne m’empêchait d’y répondre, il convient de se demander pourquoi par l’intermédiaire d’un travail d’introspection qui peut parfois prendre du temps. Il n’est pas évident de comprendre ce qui se cache derrière un acte manqué, il y a souvent des causes profondes qu’il est intéressant et salvateur de mettre à jour. Qu’est-ce qui m’a empêché ou incité à agir comme j’ai agi ? Quel a vraiment été le moteur de cette action ou de cette inaction ?


Dans un troisième temps, il est important de pouvoir dégager les éléments positifs que nous apporte la déception. Qu’ai-je appris sur moi qui peut me faire évoluer ? En quoi sommes-nous devenu.e.s plus fort.e.s ?


Enfin la dernière étape consiste à se pardonner. Par moment, en particulier si nos actions ou nos inactions ont eu des conséquences sur la vie de certaines personnes de notre entourage, cela peut être très difficile. Mais se punir ne nous fera pas avancer. Se pardonner ne signifie pas nier ou diminuer les conséquences de notre comportement, c’est se reconnaitre humain et se donner l’opportunité d'évoluer pour ne pas rester enfermé.e.s dans les regrets.


Il existe d’autres formes de déception, mais quelle que soit sa forme, et comme toutes les expressions « négatives » de notre existence, la déception est un moteur d’expansion et de développement de nous-même si nous décidons de nous le représenter ainsi.

 
 
 

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